Ouf! il a fait chaud ces derniers jours en République tchèque. Les records de chaleur ont été battus mercredi à Prague, Brno, Plzen, Hradec Kralove. A Prague, le mercure a grimpé jusqu'à 34 degrés et l'ancien record enregistré en 1861 à l'observatoire du Clémentinum a été dépassé de 2 degrés. Dans les villes de Brno en Moravie du sud et de Plzen en Bohême de l'ouest, les températures ont atteint même 36 degrés. La chaleur suffocante a été aggravée encore par l'immobilité relative de l'air et le smog d'été dû à l'action des rayons de soleil sur l'air pollué par le gaz d'échappement. Tout cela a rendu la vie des Tchèques difficile et a fait resurgir les interrogations sur l'effet de serre et le réchauffement de la planète. Pour les jours à venir, les météorologues nous promettent un refroidissement sensible. Jusqu'à la moitié de la semaine prochaine, les températures ne devraient pas dépasser 20 degrés. Selon les météorologues allemands, ce serait déjà la fin de l'été car les températures de moins de 20 degrés devraient se maintenir jusqu'à la fin des vacances. Mauvaise nouvelle pour les écoliers et tous ceux qui désirent passer leurs vacances au bord de l'eau, bonne nouvelle pour tous ceux qui doivent travailler et qui ont souffert de la chaleur ces derniers jours.

L'affaire de la Investicni a postovni banka, IPB (Banque d'investissement et de poste), mise sous contrôle judiciaire vendredi dernier et vendue presque aussitôt à la Ceskoslovenska obchodni banka, CSOB (Banque commerciale tchécoslovaque), est loin d'être terminée. Bien que les clients de la banque se soient calmés un peu après avoir obtenu les garanties de la Banque nationale et du gouvernement, qui s'étaient engagés à rembourser leurs dépôts à 100 %, l'affaire prend aussi une dimension politique. Le chef du Parti civique démocrate et président de la Chambre des députés, Vaclav Klaus, a critiqué les mesures prises dans le cadre de cette affaire par la Banque nationale et le gouvernement. Il a accusé le ministre des Finances Pavel Mertlik d'avoir agi d'intelligence avec l'établissement bancaire belge KBC qui est le propriétaire majoritaire de la CSOB et contrôle désormais donc aussi l'IPB. Vaclav Klaus est allé jusqu'à demander l'annulation de la vente de l'IPB qui ne devrait être vendue, à son avis, qu'à l'issue d'un appel d'offre. Tout cela n'est pas cependant, selon Vaclav Klaus, une raison pour la démission du gouvernement social-démocrate actuel. A noter aussi que la Banque nationale a porté plainte contre la direction de l'IPB auprès du Service de lutte contre la corruption et la criminalité économique. Rappelons que les membres de la direction ont été obligés de quitter le siège de la banque, vendredi dernier, après l'arrivée de l'administrateur judiciaire escorté par des agents de l'unité anti-terroriste de la police.

Le départ à la retraite anticipée sera désormais plus difficile. Ceux qui partiront à la retraite deux ans au maximum avant l'âge limite doivent se préparer à une réduction plus importante de leur pension pendant la durée de cette retraite anticipée, ceux qui partiront plus de deux ans avant le terme doivent compter avec une réduction à vie de 1,3 % pour chaque période de 90 jours de la retraite anticipée. Par contre, ceux qui feront reculer leur départ à la retraite jouiront de certains avantages. Selon le ministre tchèque du Travail et des Affaires sociales, Vladimir Spidla, ces mesures sont nécessaires car le système actuel est avantageux pour ceux qui partent prématurément. On a constaté plusieurs fois que le nombre des partants avant terme augmente vertigineusement ces derniers temps et alourdit trop le système social tchèque. D'ailleurs ce n'est pas le seul changement qui nous attende dans le domaine social. La Cour constitutionnelle vient d'invalider le décret gouvernemental sur la régulation des loyers. Les députés disposent maintenant d'une année et demie pour préparer une nouvelle politique de logement en République tchèque. Les règles actuelles resteront en vigueur au moins jusqu'à la fin de l'année prochaine.

Dans le premier cas, il s'agit de l'anniversaire d'un des événements majeurs dans l'histoire de la nation tchèque. Le 21 juin 1621, 27 seigneurs tchèques, chefs de la résistance des états protestants, ont été exécutés sur la place de la Vieille-Ville de Prague. L'exécution capitale a suivi peu après la défaite des états de Bohême révoltés, en 1620, à la Montagne Blanche. Un événement perçu d'ores et déjà comme un drame national, incarnant l'image d'un tournant fatal dans l'histoire tchèque. Après la défaite, la Bohême est intégrée dans la monarchie des Habsbourg, redevient catholique et perd ses privilèges politiques. Des répressions dures frappent le pays, dont la confiscation des biens, la reconversion forcée, l'émigration en masse des Tchèques... Pour commémorer le 379e anniversaire de l'exécution de 27 insurgés, un acte de piété s'est déroulé, mercredi, devant une plaque commémorative, sur le lieu du drame... Les seigneurs exécutés, appartenant à l'élite de la nation, furent des martyrs, a dit à cette occasion un pasteur baptiste, Milos Solc.

Un autre événement, de moindre portée mais tragique, lui aussi, remonte à la fin du 17 siècle. C'est à cette époque-là, que la course aux sorcières s'est répandue dans la ville de Sumperk et ses environs, située en Moravie du nord. Elle a fait des centaines de victimes. Parmi ceux qui ont fini leur vie au bûcher figurait un prêtre, Krystof Alois Lautner. Homme brave, il s'est opposé aux procès pour en devenir finalement, à son tour, la victime... L'archevêque d'Olomouc, Jan Graubner, a constitué, il y a deux ans, une commission chargée d'étudier les procès-verbaux et d'autres documents du tribunal d'alors. Le travail une fois terminé, l'Eglise catholique a purifié officiellement le nom du prêtre martyrisé. Jan Graubner a dévoilé à Sumperk une plaque commémorative en exprimant les excuses pour la part de responsabilité de l'Eglise sur les procès. Il a, aussi, insisté sur une chose que l'on a, souvent, tendance à ignorer: les tribunaux relevaient du pouvoir séculier. "Lautner était un homme très courageux qui a su s'opposer à l'arbitraire et à la violence, son héritage moral est valable encore aujourd'hui", a dit l'archevêque Graubner.

Près de 70 étudiants des conservatoires de plusieurs pays européens se réuniront, à partir du 2 juillet, dans la ville de Telc en Moravie du sud, pour participer à la 6ème année de l'Académie de musique franco-tchèque. Les cours d'interprétation seront donnés par des pédagogues de Prague et de Paris dont Jean Louis Capezzali du Conservatoire de Paris, la flûtiste de l'Opéra de la Bastille Catherine Cantin et le membre de l'octuor Paris-Bastille Michel Raison. Les organisateurs de l'Académie se proposent surtout d'attirer des participants d'Europe centrale et orientale. Dans le cadre de l'Académie, on donnera aussi quatre concerts dans le couvent des Prémontrés de Nova Rise et dans les monuments historiques de Telc. Rappelons que Telc figure, grâce a son architecture Renaissance et baroque étonnamment bien conservée, sur la liste du patrimoine de l'Unesco.

C'était une victoire de la catégorie de celles qui sont attendues par tous comme obligatoires. Tant les statistiques historiques que les performances des deux sélections, présentées, ces jours-ci, sur les gazons belges et néerlandais, bref, tout favorisait nettement les Tchèques. Personne n'aurait admis, et même su imaginer, un résultat autre que triomphal. Mercredi soir, pourtant, la victoire tchèque a été tout sauf une évidence.

C'est un paradoxe - d'ailleurs, pas le seul à ce championnat européen - que les Tchèques aient perdu deux matchs après avoir joué admirablement, alors qu'ils ont arraché trois points aux Danois pratiquement à la fin d'une rencontre qu'il aurait mieux valu, peut-être, à une autre occasion, ne pas voir. Rien de plus facile que d'oublier la première mi-temps : pas de tir menaçant le but de l'adversaire, pas, même, de passe réjouissant la vue des spectateurs. Il a fallu, donc, attendre, et trembler pour le résultat, plus d'une heure, pour être consolé par les deux buts que Vladimir Smicer a marqués dans l'espace de deux minutes seulement. Par les séries de passes d'une virtuosité magistrale qui les ont précédés, aussi.

Après le match, le sélectionneur Jozef Chovanec a été plus franc que d'habitude. Nous avions besoin de cette victoire, disait-il. Nous la devions à nos supporteurs qui ont été fantastiques. Or, il n'aurait pas été perspicace, selon lui, d'entrer en jeu comme un ouragan et risquer de s'asphyxier avant le dernier sifflet de l'arbitre. L'entraîneur est sans doute bien conscient que la victoire sur le Danemark n'a été, en réalité, qu'une première avance. Que la dette dont il parle, il faudra la payer déjà aux éliminatoires de la prochaine Coupe du monde.

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